Devenir adhérent Intermarché – c’est-à-dire franchisé au sein du Groupement Les Mousquetaires – séduit de nombreux entrepreneurs en France. Ouvrir un magasin Intermarché permet de profiter de la notoriété d’une grande enseigne de supermarché tout en devenant son propre patron. Mais quel budget faut-il prévoir, quelles sont les étapes pour rejoindre le réseau et quelle rentabilité espérer en ouvrant une franchise Intermarché ? Cet article complet répond à ces questions de manière simple et pratique, afin d’orienter toute personne souhaitant ouvrir un supermarché Intermarché dans les meilleures conditions. Nous aborderons les aspects informatifs (concept du groupement, conditions financières) et pratiques (démarches pas à pas, conseils pour maximiser les performances), le tout dans un ton professionnel mais accessible. Des tableaux de chiffres, listes de points-clés et exemples concrets viendront illustrer les informations pour faciliter la lecture.
Qu’est-ce qu’un adhérent Intermarché ?
Un adhérent Intermarché est un chef d’entreprise indépendant qui exploite un magasin sous l’enseigne Intermarché, au sein du Groupement Les Mousquetaires. En d’autres termes, il s’agit d’un franchisé Intermarché : vous ouvrez votre propre supermarché, mais en bénéficiant de la force du réseau Mousquetaires (marque, centrale d’achat, logistique, etc.). Fondé en 1969, le groupement a bâti un modèle coopératif unique où chaque adhérent est à la fois commerçant local et co-dirigeant de l’enseigne au niveau national. Intermarché est aujourd’hui l’un des leaders de la grande distribution en Europe, avec plus de 2 300 points de vente (dont environ 2 066 en France) et 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France. L’enseigne occupe la 2e place du secteur derrière Carrefour. Cette puissance du réseau offre aux nouveaux adhérents un avantage concurrentiel immédiat : une marque connue, un maillage territorial dense et une base de clients fidèles.
Formats de magasins : Intermarché propose quatre formats de supermarchés adaptés aux zones d’implantation et aux clientèles :
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Intermarché Hyper – Hypermarchés complets (alimentaire + non-alimentaire) de 3 500 à 6 700 m², en zone périurbaine.
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Intermarché Super – Supermarchés classiques de 1 200 à 3 500 m², en zone périurbaine (environ 90 % de produits alimentaires).
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Intermarché Contact – Magasins de proximité ruraux de 500 à 1 200 m², implantés en zones rurales ou petites communes.
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Intermarché Express – Magasins urbains de 300 à 1 200 m², situés en centre-ville pour une clientèle de proximité.
Chaque format répond à un besoin spécifique. Par exemple, un Intermarché Express urbain se concentre sur la proximité et la rapidité, tandis qu’un Intermarché Hyper propose un très large choix y compris du non-alimentaire. Tous les formats partagent l’ADN Mousquetaires : l’engagement pour le « Mieux manger » (produits sains et abordables), la double identité Producteurs & Commerçants (Intermarché possède ses propres usines agroalimentaires), et une politique de prix bas attractive. En effet, Intermarché met en avant une stratégie commerciale agressive sur les prix et promotions, avec des magasins en moyenne 14 % moins chers que les concurrents locaux grâce à des promotions “anti vie chère” sur plus de 1 000 produits du quotidien. Ce positionnement discount assumé, combiné à des actions promotionnelles régulières (catalogues hebdomadaires, programmes de fidélité, etc.), attire une clientèle en quête de bons plans et d’économies, renforçant la fréquentation des magasins. En intégrant ce réseau, un nouvel adhérent profite de cette dynamique et de la puissance d’achat collective du groupement, ce qui permet de réaliser des économies d’échelle sur les approvisionnements – un atout crucial pour la rentabilité.
Pourquoi choisir la franchise Intermarché ? (Avantages et support du réseau)
Plusieurs avantages motivent les candidats à la franchise Intermarché :
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Pas de droit d’entrée : Contrairement à la plupart des franchises, Intermarché ne facture aucun droit d’entrée lors de la signature du contrat. Cela allège le budget initial du projet. De plus, le modèle coopératif implique peu ou pas de royalties classiques : bien qu’une contribution aux frais du réseau existe (redevance mensuelle basée sur le chiffre d’affaires pour la communication et les services communs), il n’y a pas de pourcentage exorbitant ponctionné sur votre chiffre d’affaires comme dans d’autres enseignes. Les bénéfices sont en grande partie réinvestis dans le développement du magasin et du groupement.
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Notoriété de la marque : Intermarché est une enseigne populaire et bien implantée. En rejoignant le réseau, le franchisé bénéficie immédiatement de la renommée de la marque et de sa large base de clients fidèles. Il n’a pas à partir de zéro pour se constituer une clientèle : le panneau Intermarché au fronton du magasin attire déjà du monde. Un Intermarché bénéficie en moyenne d’une zone de chalandise importante (un point de vente tous les 17 km en France). Cette visibilité offre un lancement plus rapide de l’activité.
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Puissance du groupement et économies d’échelle : Être adhérent, c’est intégrer la grande famille des Mousquetaires. Le réseau apporte une assistance technique et commerciale permanente : formation initiale et continue, support en gestion, marketing, informatique, etc.. Le franchisé profite également de la centrale d’achat commune (alimentaire et non-alimentaire) pour s’approvisionner à moindre coût et proposer des prix compétitifs. Intermarché dispose même de ses propres filiales de production (agroalimentaire) lui assurant une maîtrise de la chaîne « du producteur au consommateur » et des coûts optimisés sur les produits. Tout cela renforce la marge du magasin et la qualité de l’offre.
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Formation et accompagnement : Aucune expérience spécifique en grande distribution n’est exigée pour devenir adhérent. Le parcours de formation initiale dure ~6 mois, alternant cours théoriques (gestion commerciale, management d’équipe, gestion financière, etc.) et stages pratiques en magasin. Cette transmission du savoir-faire éprouvé du réseau est un pilier du succès du franchisé. Par la suite, d’autres formations continues sont proposées pour suivre l’évolution des méthodes et affiner vos compétences tout au long de votre parcours. L’accompagnement se traduit aussi par de l’aide concrète : recherche du local, aide au montage du dossier de financement bancaire, assistance à l’agencement du point de vente, etc. – l’enseigne se tient aux côtés du nouveau franchisé à chaque étape clé.
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Indépendance et esprit collectif : En tant qu’adhérent Intermarché, vous restez entièrement propriétaire et dirigeant de votre magasin, tout en participant activement à la vie du groupement. Les Mousquetaires ont pour devise “Un pour tous, tous pour un” : chaque adhérent dispose d’une voix au chapitre. Vous participez aux décisions stratégiques de l’enseigne et pouvez vous investir dans des commissions (achats, marketing, recrutement, etc.) aux côtés d’autres adhérents. Cette implication collective est valorisante humainement (entraide entre franchisés, partage de bonnes pratiques) et bénéfique pour le business (meilleure cohérence des stratégies locales/nationales). En somme, vous êtes indépendant sans être isolé : vous profitez du soutien d’un réseau de pairs qui ont les mêmes objectifs.
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Secteur stable et résilient : La distribution alimentaire est un secteur pérenne, relativement insensible aux modes passagères. On achète à manger en toutes circonstances, ce qui assure un flux de clientèle constant. Intermarché bénéficie d’une légère croissance du marché alimentaire ces dernières années et sait innover (drive, e-commerce, bio, vrac, etc.) pour s’adapter aux nouvelles tendances. Même en période difficile, l’alimentaire a prouvé sa résilience (par exemple pendant la crise de 2020, les supermarchés ont connu un surcroît d’activité). Cet aspect rassurant attire les entrepreneurs car il limite les risques comparé à d’autres secteurs plus volatils.
En résumé, choisir la franchise Intermarché offre un équilibre entre la force d’un grand groupe et la liberté de l’entrepreneuriat. La marque, le support du réseau et les conditions financières avantageuses (pas de droit d’entrée, investissement en fonds propres valorisé) constituent un contexte favorable pour réussir son projet.
Quel budget pour ouvrir un Intermarché ? (Coûts et investissement)
Le budget nécessaire pour devenir adhérent Intermarché est conséquent, à la hauteur de la taille d’un supermarché. Voici les principaux postes financiers à prévoir :
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Apport personnel (fonds propres) – C’est le capital que vous devez investir de votre poche dans le projet, généralement sous forme d’apport au capital de votre société d’exploitation. Intermarché exige un apport personnel minimum d’environ 175 000 €, montant qui peut varier selon le format de magasin et la région d’implantation. En pratique, un apport de ~300 000 € est recommandé pour ouvrir un point de vente Intermarché dans de bonnes conditions. Cet apport représente typiquement 30 % du total de l’investissement, le reste pouvant être financé par emprunt bancaire. Plus votre apport est élevé, plus il sera facile d’emprunter le solde et de démarrer avec des charges financières raisonnables.
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Investissement global – Il comprend le coût total pour lancer le magasin : achat (ou construction) du local commercial, travaux d’aménagement, mobilier et équipements (rayonnages, chambres froides, caisses, etc.), constitution du stock initial de marchandises, frais administratifs, trésorerie de départ, etc. Le montant global varie fortement selon la taille du point de vente et l’opération réalisée (création ex nihilo ou reprise d’un magasin existant). Intermarché ne communique pas de chiffre moyen, car chaque projet est unique. On peut toutefois estimer un investissement total de l’ordre de 1 à plusieurs millions d’euros. Par exemple, reprendre un petit Intermarché Contact rural coûtera moins cher que construire un Intermarché Hyper flambant neuf. Dans le cas d’une reprise, il faudra financer le rachat du fonds de commerce (la valeur de l’affaire existante), ce qui peut varier de quelques centaines de milliers à plusieurs millions d’euros selon le chiffre d’affaires du magasin repris. Ce coût de reprise peut parfois être négocié ou modulé (rachat des parts de la société, etc.). Dans le cas d’une création, le poste immobilier est lourd : le Groupement Les Mousquetaires via sa filiale ImmoMousquetaires peut investir dans les murs et vous les louer, ou vous pouvez acheter/faire construire – dans tous les cas, prévoyez un loyer ou des échéances d’emprunt immobiliers importants. À noter qu’un Intermarché moyen emploie des dizaines de salariés dès l’ouverture, il faut donc prévoir la masse salariale dès le départ (heures de formation du personnel, etc.).
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Frais de franchise et services – Comme évoqué, Intermarché ne demande aucun droit d’entrée (0 €) lors de l’intégration. En revanche, une redevance de fonctionnement mensuelle est appliquée, correspondant à un pourcentage du chiffre d’affaires, afin de financer les services mutualisés du réseau (publicité nationale, outils informatiques, support, etc.). Ce pourcentage exact n’est pas rendu public dans les sources disponibles (il est indiqué “NC” pour non communiqué dans les fiches officielles), mais dans le secteur de la grande distribution, il est souvent relativement faible (quelques pourcents du CA) comparé à d’autres franchises, l’essentiel du profit du franchiseur provenant des ventes de la centrale d’achat. En plus de cette redevance, le franchisé contribue au budget publicitaire national (publicité mutualisée), généralement via une cotisation (là encore, un pourcentage du CA dédié à la communication de l’enseigne). Il n’y a pas de royalties additionnelles ni de frais cachés annoncés : la philosophie Mousquetaires est que l’adhérent investit surtout en capital dans son magasin et partage ensuite les frais communs via ces contributions.
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Autres coûts à prévoir – Parmi les dépenses initiales, pensez aux frais d’étude et d’accompagnement (conseil juridique pour le contrat de franchise, expert-comptable pour le prévisionnel financier, éventuels frais de courtage si emprunt, etc.), aux assurances (assurance du local, assurance responsabilité civile, mutuelle/prévoyance du dirigeant…), aux frais administratifs (immatriculation de la société, autorisations d’urbanisme, etc.), ainsi qu’aux trésorerie de démarrage (avoir de la liquidité pour couvrir les pertes des premiers mois si le point mort n’est pas immédiat). Prévoyez également un apport en compte courant ou une facilité de caisse pour faire face aux imprévus (pannes matérielles, fluctuations d’activité…).
Le tableau ci-dessous récapitule les chiffres clés financiers de la franchise Intermarché :
Élément financier | Montant / Donnée |
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Apport personnel minimum | ≈ 175 000 € (minimum requis, variable selon le projet). En pratique, 300 000 € d’apport sont souvent nécessaires pour un supermarché Intermarché standard. |
Droit d’entrée (franchise) | 0 € – Aucun droit d’entrée n’est facturé par l’enseigne. |
Investissement global | Non communiqué – Dépend du format (Express, Contact, Super, Hyper) et du projet (reprise ou création). En moyenne, comptez plusieurs millions d’euros (financés par ~30 % d’apport et 70 % de prêt). |
Financement bancaire | Prêt professionnel classique, souvent sur ~7 à 12 ans. Un apport élevé facilite l’emprunt. Le Groupement aide au montage du dossier pour convaincre les banques. |
Durée du contrat | 10 ans (contrat de franchise renouvelable). L’adhérent s’engage sur le long terme à exploiter sous l’enseigne. |
Formation initiale | 6 mois (théorie + ~5 semaines de pratique) – formation assurée par le franchiseur. |
Nombre de magasins (2023) | ≈ 1 887 en France (2 383 avec l’Europe) – Autant de points de vente bénéficiant de la logistique du réseau. |
Chiffre d’affaires moyen | ≈ 21 M€ par magasin (moyenne annualisée en 2023). Ce chiffre varie selon la taille du magasin (un Hyper réalise bien plus, un Express moins, voir section rentabilité). |
Redevance et publicité | Redevance d’exploitation : pourcentage du CA (non divulgué publiquement, estimé faible). Fonds publicitaire : contribution en % du CA également. Pas de royalties fixes mensuelles élevées, modèle coopératif oblige. |
En pratique, comment financer ce projet ? La plupart des adhérents Intermarché combinent apport personnel et emprunt bancaire. Les banques financent volontiers ce type de projet si le candidat présente un business plan solide et que l’enseigne est réputée (ce qui est le cas d’Intermarché). Il faudra souvent montrer un plan financier sur 3 à 5 ans, prouvant la viabilité (chiffre d’affaires prévisionnel, marge, plan de trésorerie) et votre capacité à rembourser l’emprunt. Le réseau vous aide à élaborer ces prévisionnels en s’appuyant sur les données de magasins comparables. Il est important de bien calibrer l’investissement : ne pas sous-estimer les besoins (mieux vaut prévoir un peu plus de trésorerie pour tenir jusqu’à rentabilité) et maîtriser l’endettement (que les annuités de prêt restent supportables même en cas de scénario plus lent que prévu).
Astuce : Certains candidats ne disposant pas de l’apport requis pour un Intermarché choisissent d’abord d’intégrer une enseigne plus petite du groupement (par ex. Netto, la chaîne de hard-discount des Mousquetaires, qui demande moins d’apport), ou de commencer par un poste de gérant mandataire. En effet, Les Mousquetaires offrent aussi des opportunités de location-gérance sur de petits points de vente, permettant de se faire la main avec un apport réduit. Après quelques années d’exploitation réussie, le gérant peut accumuler de l’épargne et prétendre à devenir adhérent propriétaire de son magasin. Ce parcours progressif est une option à considérer pour ceux qui ont un capital limité au départ.
Quelles sont les étapes pour devenir adhérent Intermarché ?
Se lancer comme franchisé Intermarché ne se fait pas du jour au lendemain. Le parcours pour devenir adhérent est structuré en plusieurs étapes, afin de garantir que vous ayez toutes les compétences et validations nécessaires. Voici les grandes étapes du processus :
1. Contact et candidature auprès du Groupement
La première étape consiste à manifester votre intérêt. Vous prenez contact avec le service recrutement du Groupement Les Mousquetaires (via leur site web ou lors de salons spécialisés). Un dossier de candidature vous sera demandé, dans lequel vous présentez vos motivations pour créer ou reprendre un Intermarché, votre parcours professionnel, vos ressources financières, etc. Aucune expérience précise n’est exigée, mais vous devez démontrer un profil entrepreneurial : sens du commerce et du client, capacité à manager une équipe, compétences de gestion de base, et surtout une forte motivation pour s’investir dans le projet sur le long terme.
Après une première sélection sur dossier, vous serez convié à plusieurs entretiens. Particulièrement, la sélection inclut des rencontres avec des membres du Groupement (adhérents Mousquetaires) qui évaluent votre adéquation avec les valeurs de l’enseigne et votre potentiel en tant que chef d’entreprise. L’esprit Mousquetaires étant très collégial, ce sont souvent des adhérents en place qui participent au recrutement des futurs franchisés. Vous devrez convaincre de la viabilité de votre projet et de votre engagement.
En parallèle, le groupement peut vous proposer de découvrir le terrain grâce à des immersions en magasin. Cette découverte en point de vente vous plonge pendant quelques jours dans le quotidien d’un Intermarché aux côtés d’un adhérent en activité. C’est l’occasion de valider que le métier vous plaît et d’appréhender les réalités opérationnelles (rythme de travail soutenu, gestion des rayons, relation clients, etc.). À l’issue de cette phase d’immersion et des entretiens, un comité d’agrément décide de votre admission comme postulant.
Conseil : profitez de cette période pour échanger avec des franchisés existants. Posez-leur un maximum de questions sur leur vécu : relations avec le franchiseur, difficultés rencontrées, chiffres de rentabilité, etc.. Rien ne vaut le retour d’expérience du terrain pour peaufiner votre projet et éviter les mauvaises surprises. Montrez également au comité que vous êtes proactif : visiter des magasins, interroger des gérants, cela démontre votre sérieux et votre volonté d’apprendre.
2. Formation initiale de 6 mois
Une fois votre candidature acceptée, vous intégrez la formation des futurs adhérents. Ce cursus complet, d’environ 6 mois, alterne théorie et pratique. Concrètement, il s’agit souvent de cycles de 2 semaines : 15 jours de cours (en centre de formation Mousquetaires) suivis de 15 jours de stage sur le terrain dans différents magasins pilotes.
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Cours théoriques : Vous allez acquérir toutes les bases pour gérer un supermarché. Les modules portent sur la gestion commerciale (politique de prix, choix d’assortiment, merchandising, promotions…), la gestion financière (comptabilité, analyse de bilan, gestion de trésorerie, indicateurs de performance), le management d’équipe (droit du travail, recrutement, formation du personnel, animation d’équipe), le service client, la réglementation du secteur (hygiène, sécurité, droit de la distribution)… sans oublier une formation spécifique à l’enseigne (outils informatiques internes, organisation de la centrale d’achat, etc.). Même si vous venez d’un milieu différent, cette formation intensive vous apporte le savoir-faire éprouvé du réseau Intermarché.
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Stages pratiques : Entre les sessions théoriques, vous serez accueilli dans des points de vente Intermarché en activité pour mettre les mains dans le cambouis. Durant plusieurs semaines de stage pratique (environ 5 semaines au total), vous allez tour à tour occuper divers postes dans le magasin formateur : mise en rayon à l’aube, tenue de caisse, gestion des commandes, réception des livraisons, etc. Des adhérents expérimentés vous prennent sous leur aile pendant ces immersions et partagent avec vous leurs astuces de terrain. C’est une expérience extrêmement enrichissante qui permet de lier la théorie à la pratique. Vous découvrez différentes méthodes de management en observant plusieurs magasins, ce qui vous aide à définir votre propre style de gestion. Ces liens tissés avec les adhérents-formateurs perdureront souvent après l’ouverture : vous aurez des confrères à appeler en cas de question ou de coup dur, ce qui renforce le sentiment d’appartenance au groupement.
La formation peut être adaptée à votre profil : par exemple, un candidat déjà aguerri en gestion pourra avoir un programme un peu allégé sur cet aspect, tandis qu’un novice complet suivra l’intégralité du cursus. L’objectif est que chaque futur adhérent soit 100 % opérationnel à la fin des 6 mois, et prêt à piloter un magasin en toute autonomie dès le jour J.
3. Choix du point de vente et ouverture du magasin
Pendant ou juste après la formation, se pose la question cruciale : où allez-vous ouvrir votre Intermarché ? Deux cas de figure se présentent :
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Reprise d’un Intermarché existant – C’est la voie la plus fréquente. De nombreux Intermarché changent d’adhérents chaque année (départs en retraite, réorientation, opportunités d’évolution vers un magasin plus grand, etc.). Le Groupement vous proposera peut-être de reprendre un magasin disponible correspondant à votre profil et budget. Vous étudierez alors le dossier de reprise : localisation, surface, chiffre d’affaires actuel, résultats financiers, potentiel d’amélioration… Reprendre un magasin a l’avantage d’avoir une activité déjà en cours (clientèle existante, équipe en place). Cependant, il faut souvent redresser ou moderniser un point de vente qui peut être en perte de vitesse ou nécessiter des investissements (rafraîchissement du magasin, agrandissement, installation d’un drive, etc.) comme ce fut le cas pour de nombreux nouveaux adhérents ayant repris de vieux Intermarché et réussi à doper le chiffre d’affaires. Si vous reprenez, vous devrez négocier le prix du fonds de commerce avec le cédant (souvent avec l’aide du Groupement qui veille aux intérêts de chacun pour une transmission sereine).
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Création d’un nouvel Intermarché – Le réseau continue d’ouvrir des magasins sur des zones encore mal couvertes ou en forte expansion démographique. Si vous avez le financement suffisant et qu’une opportunité d’emplacement est identifiée, vous pouvez vous lancer dans la création d’un magasin. Cela implique de trouver un terrain ou un local à bâtir/aménager (le service développement du Groupement vous accompagnera pour l’étude de marché locale et la recherche d’emplacement). La création demande un investissement plus lourd et un délai plus long (le temps des travaux), mais elle permet de démarrer avec un magasin neuf, optimal dès le départ. Selon votre apport, on pourra plutôt vous orienter vers un format Express/Contact (si votre capital est modeste) ou Super/Hyper (si vous avez la capacité financière). Le Groupement offre des opportunités partout en France selon les besoins – il y a de la place autant en zone rurale qu’en périphérie de grandes villes.
Une fois le projet d’implantation défini, c’est le grand saut vers l’entrepreneuriat : vous créez votre société (souvent une SAS ou SARL) qui exploitera le magasin, vous signez le contrat de franchise (adhésion) avec Les Mousquetaires pour une durée de 10 ans environ, et vous finalisez le financement avec les banques. L’ouverture effective du magasin se prépare en coordination avec les équipes Intermarché : aménagement des rayons selon le concept, référencement des produits, recrutement de vos employés (si reprise, parfois le personnel est déjà là et vous le reprenez dans votre société), campagne de communication locale pour annoncer l’ouverture, etc. Le jour J, le magasin ouvre ses portes sous l’enseigne Intermarché et vous en prenez officiellement les commandes en tant qu’adhérent indépendant.
Bien entendu, l’accompagnement du franchiseur se poursuit lors du lancement : des experts peuvent être présents les premières semaines pour vous assister, et votre animatrice réseau (personne de la centrale dédiée à suivre plusieurs magasins) vous rendra visite régulièrement. Vous aurez accès aux outils informatiques partagés (suivi des ventes, réassorts automatisés, etc.) et participerez aux rencontres entre adhérents du secteur. Progressivement, vous vous familiariserez avec l’ensemble des rouages du métier.
Bon à savoir : En tant que nouvel adhérent, vous serez également encouragé à vous investir dans le Groupement au-delà de votre magasin. Chaque Mousquetaire consacre en effet une partie de son temps (appelé tiers-temps) à des missions pour le collectif : cela peut être siéger à une commission (par exemple, aider à sélectionner les produits référencés, participer au comité communication, ou comme Aurore dans l’exemple ci-dessus, contribuer au recrutement des futurs adhérents). Cet engagement bénévole au service du réseau est dans l’ADN du modèle Mousquetaires ; il permet de co-construire la stratégie de l’enseigne et de renforcer la cohésion entre adhérents. C’est une spécificité d’Intermarché par rapport à une franchise classique : vous n’êtes pas seulement un franchisé consommateur de services, vous devenez un acteur du groupe.
Après ces étapes, vous voilà à la tête de votre Intermarché ! L’aventure ne fait que commencer, avec son lot de défis quotidiens dans la gestion du magasin, mais aussi de satisfactions à servir vos clients, à animer votre équipe et à faire prospérer votre entreprise.
Quelle rentabilité espérer en tant qu’adhérent Intermarché ?
La question de la rentabilité est centrale pour tout porteur de projet : ouvrir un Intermarché, est-ce rentable ? Combien peut gagner un franchisé Intermarché ? La rentabilité dépend bien sûr de nombreux facteurs (taille du magasin, emplacement, qualité de gestion, concurrence locale…), mais on peut dégager quelques repères et moyennes du réseau.
Chiffre d’affaires moyen – En 2023, le chiffre d’affaires moyen par point de vente Intermarché était d’environ 21 millions d’euros par an. Ce chiffre reflète une moyenne tous formats confondus : un hypermarché urbain de 6000 m² fera bien plus de CA (plusieurs dizaines de millions), tandis qu’un petit Contact rural peut être en dessous de 10 M€. À titre d’exemple, les nouveaux adhérents Aurore et Guillaume Cribier mentionnés plus haut ont repris un Intermarché réalisant 8 M€ et l’ont fait progresser à 10 M€ annuels en quelques années grâce à des investissements et une bonne gestion. Cela donne une idée de l’échelle des ventes d’un supermarché de taille moyenne.
Performances selon le format – Intéressant à savoir, le format Intermarché Express (urbain) s’est révélé particulièrement performant. Ces magasins de centre-ville dégagent un CA au m² d’environ 12 000 €, contre ~8 000 €/m² en moyenne pour les autres formats. Autrement dit, l’Express est le modèle le plus rentable par surface dans le groupement. Certes, ses coûts d’exploitation au m² sont élevés (loyers chers en ville, amplitude horaire, etc.), mais la densité de clientèle et la fréquence d’achat élevée en zone urbaine compensent largement. En 2023, les 165 Intermarché Express ouverts ont généré 1,26 milliard d’€ de CA cumulé (+15 % sur un an). Cela prouve que même avec un petit format, on peut réaliser de très bonnes ventes. Pour un franchisé, ouvrir un Express peut donc être très rentable en zone urbaine, à condition de bien maîtriser ses charges. À l’inverse, un Hyper aura un CA total bien plus gros mais sur une grande surface ; la rentabilité dépendra de la capacité à attirer du volume (clients venant de loin, panier moyen élevé).
Marge et résultat net – Dans la grande distribution alimentaire, les marges nettes sont traditionnellement faibles. Il n’est pas rare qu’un supermarché ait une marge nette (bénéfice net après impôts rapporté aux ventes) de seulement 1 à 3 %. Intermarché ne fait pas exception, même si le groupe a enregistré de très bons résultats ces dernières années. Par exemple, en 2020 les magasins Intermarché ont dégagé en moyenne 2,5 % de résultat net (profit net) sur leur chiffre d’affaires, un niveau record historique pour l’enseigne. Ce niveau avait même surpassé celui des centres E.Leclerc cette année-là, grâce à la hausse d’activité en période de pandémie. En général, on peut tabler sur une marge nette de l’ordre de 2 % en rythme de croisière (variable selon la qualité de gestion). Cela signifie que, sur 10 M€ de CA annuel, le bénéfice net pourrait être autour de 200 000 € par an. Sur un CA moyen de 20 M€, plutôt 400 000 € net. Bien entendu, ceci est une moyenne : un magasin bien géré dans une zone dynamique peut faire davantage de profit, tandis qu’un point de vente en difficulté aura une rentabilité moindre.
Il est important de noter que le salaire du gérant-adhérent est compris dans ces résultats. En tant qu’adhérent, vous vous rémunérez généralement via un salaire (ou des dividendes) pris sur le résultat de l’entreprise. Un magasin qui dégage 300 000 € de bénéfice annuel peut permettre à son dirigeant de se verser un revenu confortable, tout en conservant une part pour réinvestir ou rembourser les emprunts. La rentabilité se juge donc sur le long terme : une partie des profits peut servir à améliorer le magasin (travaux, agrandissement, nouveaux services comme un Drive pour doper le CA) et ainsi accroître les performances dans le futur.
Retour sur investissement (ROI) – Compte tenu des montants investis (souvent plusieurs millions, dont une grande part empruntée), un adhérent peut espérer rembourser son apport personnel en quelques années si le magasin fonctionne bien. D’après certains témoignages, il serait possible de doubler voire tripler l’apport initial en ~7 ans dans le cas d’une reprise bien menée. En d’autres termes, si vous investissez 300 k€ d’apport, votre patrimoine (valeur du fonds de commerce + bénéfices accumulés) pourrait atteindre 600 à 900 k€ après 7 ans d’activité réussie. Bien sûr, ceci n’est qu’un indicateur théorique et optimiste. De manière prudente, beaucoup de franchisés visent un retour sur investissement sur 5 à 10 ans. Le véritable gain pour un adhérent vient souvent lors de la revente du magasin ou du départ à la retraite : si vous avez fait croître le chiffre d’affaires et les profits, la valeur de votre fonds de commerce aura augmenté, et vous pourrez réaliser une plus-value à la revente. Entre-temps, vous vous versez un revenu régulier grâce aux bénéfices annuels.
Variabilité de la rentabilité – Il faut garder à l’esprit que la rentabilité peut varier fortement d’un point de vente à l’autre. Les facteurs clés de succès incluent :
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L’emplacement et la concurrence : Une zone de chalandise suffisante, sans concurrence trop proche (ou en ayant un avantage prix comme Intermarché sait le faire), est déterminante. Un magasin isolé en zone rurale peut capter toute la clientèle locale et bien marcher, tout comme un magasin urbain peut prospérer en étant entouré d’habitations. À l’inverse, s’implanter trop près d’un hyper concurrencé ou dans une zone démographique déclinante peut freiner la performance. Bien étudier le marché local en amont est indispensable.
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La qualité de gestion : Même sous une grande enseigne, la différence se fait sur la rigueur du gestionnaire. Tenir ses frais, optimiser les achats, éviter les ruptures de stock (mais minimiser les invendus), lutter contre la démarque (vols, casse)… Autant de paramètres qui influent sur la marge finale. Par exemple, un conseil fréquent est de tout calculer et optimiser les charges : négocier le montant du loyer (surtout si ImmoMousquetaires est propriétaire des murs), bien gérer les crédits fournisseurs et les paiements à la centrale, etc.. Un œil attentif sur ces ratios de rentabilité au jour le jour permet d’améliorer le résultat net.
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L’implication commerciale : Un adhérent présent sur le terrain, proche de ses clients, saura mieux adapter son magasin à la demande locale. Cela passe par l’adaptation de l’offre (ex : introduire des produits locaux qui marchent bien, élargir les rayons porteurs comme le frais ou le bio), par des actions de fidélisation (carte de fidélité Intermarché, opérations spéciales pour les clients fidèles) et par l’animation du point de vente (mise en avant des promotions, théâtralisation lors des foires aux vins, etc.). Intermarché fournit un cadre (catalogues nationaux, campagnes pub TV, etc.), mais le succès au niveau micro dépend aussi de votre capacité à faire vivre le magasin dans sa zone. Les adhérents qui s’impliquent dans la vie locale (sponsoring d’associations, partenariats avec des producteurs locaux, communication sur les réseaux sociaux de la ville…) renforcent l’image de proximité et attirent davantage de clientèle.
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Investissements réguliers : Pour rester compétitif, il faut savoir réinvestir une partie de ses profits. Les magasins qui réussissent sont souvent ceux qui n’hésitent pas à moderniser leurs installations, à s’agrandir quand c’est possible, ou à adopter les nouvelles tendances (par exemple, ajouter un drive Intermarché – plus de 1 850 points de vente en sont déjà dotés, ce qui génère un CA additionnel non négligeable). À l’inverse, un point de vente qui s’endort sur de vieux équipements ou un concept dépassé peut voir sa fréquentation baisser. Le Groupement encourage les adhérents à investir : les bons résultats récents (caisses bien remplies suite à 2020) devraient inciter à financer des rénovations, faute de quoi l’enseigne pourrait perdre du terrain face à Leclerc ou Système U qui ont beaucoup investi sur la décennie. En bref, pour pérenniser la rentabilité, il faut parfois consentir des dépenses (neuves gondoles, nouveaux services) qui seront rentabilisées par la suite.
En moyenne, un adhérent Intermarché peut s’attendre, après la phase de lancement, à dégager un revenu confortable équivalent à un salaire de cadre dirigeant, tout en développant un patrimoine (la valeur de son commerce). La charge de travail est lourde et les marges restent serrées, mais la satisfaction de faire tourner sa propre affaire et de la voir prospérer est souvent citée comme une récompense tout aussi importante.
Conclusion : un projet entrepreneurial ambitieux et réalisable
En résumé, devenir adhérent Intermarché nécessite un investissement financier substantiel et un engagement personnel total, mais le jeu en vaut la chandelle pour qui est passionné par le commerce. Du budget initial (environ 300 000 € d’apport et plusieurs millions investis) jusqu’aux premières années d’exploitation, il faut faire preuve de préparation, de persévérance et de rigueur. Le parcours balisé par le Groupement Les Mousquetaires – recrutement sélectif, formation de 6 mois, accompagnement à l’installation – offre aux nouveaux franchisés toutes les clés pour réussir.
En rejoignant l’enseigne Intermarché, vous intégrez un réseau solide, fondé sur la coopération et l’entraide, bénéficiant d’une marque reconnue et d’outils éprouvés. Les avantages concurrentiels (politique de prix bas, promotions attractives, centrale d’achat puissante) vous aideront à attirer et fidéliser la clientèle, même face à la concurrence. En tant que chef d’entreprise Mousquetaire, vous aurez la liberté de gérer votre magasin comme bon vous semble, tout en profitant du soutien continu du réseau et en participant aux décisions collectives.
La rentabilité d’un Intermarché peut être au rendez-vous dès lors que l’on applique les bonnes pratiques : choix d’emplacement judicieux, gestion serrée des coûts, dynamisme commercial et réinvestissement malin des bénéfices. Les chiffres montrent qu’un magasin moyen peut générer plusieurs centaines de milliers d’euros de bénéfice net par an, assurant ainsi un revenu confortable et un retour sur investissement sur le moyen terme. Au-delà des chiffres, c’est une aventure humaine où l’on devient un commerçant de proximité apprécié de sa communauté, tout en faisant partie d’une grande famille professionnelle.
En conclusion, devenir adhérent Intermarché est un projet ambitieux, s’adressant à des entrepreneurs dans l’âme prêts à relever le défi de la grande distribution. Avec un bon budget de départ, une solide formation et l’appui du réseau, ouvrir son supermarché Intermarché peut s’avérer une entreprise profitable et épanouissante. Si vous rêvez de gérer votre propre magasin tout en bénéficiant de la force d’un grand groupe, cette franchise offre un cadre propice pour réussir. N’hésitez pas à continuer à vous informer, à rencontrer des franchisés en place et à peaufiner votre business plan – chaque étape bien préparée vous rapprochera de la réalisation de votre projet Intermarché. Bonne chance dans vos démarches !